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Interview exclusive de Bwipo : Un belge à Shangaï

Bonjour Bwipo! Avant tout, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaitraient pas?

Bien sûr! Je m’appelle Gabriël Rau et je suis joueur professionnel de League of Legends au rôle de toplaner depuis bientôt 5 ans. J’ai d’abord évolué dans des petites équipes belges comme Sector One avant d’être recruté en tant que sub par la structure Fnatic. En 2018, après le départ de sOAZ, j’ai été titularisé et je dispute donc tous les tournois officiels avec l’équipe.

Comment ça va à l’approche de ces Worlds 2020?

Je vais très bien pour l’instant!

Peux-tu nous expliquer un petit peu comment ton arrivée à Shangaï avec l’équipe s’est elle déroulée?

Ca s’est plutôt bien passé. On a été emmenés en quarantaine dans un hôtel dès notre arrivée. On a passé les quatorze premiers jours enfermés dans notre chambre pour respecter les règles imposées par Riot. Tous les joueurs des Worlds se sont retrouvés dans le même hôtel sans pouvoir se côtoyer. En définitive, ça n’était pas si mal. C’était une expérience à vivre et grâce à ma copine ce fut bien plus simple à supporter.

Es-tu satisfait des mesures que Riot a pris pour s’assurer que la compétition aurait bien lieu?

Je leur suis extrement reconnaissant d’avoir fait ce qui était en leur pouvoir pour que la compétition puisse se tenir. Ils se sont vraiment bien adaptés aux exigences des autorités chinoises pour être sûr que l’expérience soit confortable pour les joueurs et le staff.

En parlant de la quarantaine… Comment était la tienne?

Honnêtement, ma quarantaine s’est plutôt bien passé. Comme je le mentionne dans mon tweet, ma copine a rendu l’expérience beaucoup plus supportable en me soutenant dès qu’elle le pouvait. Elle était là pour moi à chaque difficulté et m’a permis de ne pas devenir fou (rires) et de rester concentré sur l’entrainement.

Avec l’équipe, qu’est ce que ça a changé?

Les entrainements et les scrims n’ont pas été impacté de manière générale. C’était juste moins optimal mais on a fait un bon boulot pour traverser ça sans conséquences sur le fonctionnement de l’équipe. Les difficultés que nous avons rencontré tournaient surtout autour du fait qu’il était impossible de se voir en face à face pour discuter des choses. La tentation était donc plus grande de laisser les problèmes se tasser et de se dire « peu importe, je n’ai pas envie d’en parler ». En face à face, on ne peut pas fuir la conversation. À part ça, tout s’est bien passé.

Maintenant que cette quarantaine est finie, comment est l’ambiance dans l’équipe?

L’équipe est de retour ensemble et nous sommes tous sur la même longueur d’ondes donc c’est beaucoup plus simple de pointer les problèmes du doigt lors des entrainements et se concentrer sur les changements qui doivent être opérés.

De ce qu’on a pu voir sur le ladder, tu n’as pas perdu ton temps. A l’heure de cette interview, tu es le deuxième du ladder sur le super server. Comment c’est de jouer sur le serveur qui réunit les meilleurs joueurs du monde?

C’est toujours une expérience agréable. Pour ma part, les Solo Q de haut niveau ont toujours été un plaisir donc j’ai vraiment apprécié l’expérience.

Est-ce que c’est réellement différent des serveurs sur lesquels tu as déjà pu t’entrainer?

Oui, tous les joueurs sont beaucoup plus agressifs en terme de gameplay. Ça impose un rythme plus élevé dans les parties. Ils ont un regard très différent sur le jeu. Je dirais que le jeu est beaucoup plus basé sur les team-plays que ce qu’il ne l’est en Europe. En Europe, les stratégies se concentrent sur les performances individuelles des joueurs et un joueur est capable de retourner le cours d’une partie. C’est un phénomène beaucoup plus accepté chez nous. Ici, si tu es un joueur égoïste et que tu ne veux pas aider ton équipe, ton équipe ne jouera pas avec toi et la partie sera beaucoup plus compliquée à gagner.

Tu as regardé les différentes manches du play-in? Quelles sont tes premières impressions sur le début de la compétition?

C’était des matchs très intéressants. Il faut souligner la performance que PSG Talon a fait contre LGD. Madlions perdent contre Team Liquid ce qui est assez étonnant. A coté de ça, je n’ai pas eu le temps de regarder le détail de toutes les parties jouées car évidemment nous nous préparons durant le play-in afin d’être le plus performant possible pour notre phase de groupe. Notre staff sélectionne seulement quelques parties intéressantes que nous analysons ensemble en essayant de repérer, par exemple, ce qui pourrait nous être utile lors de nos parties.

Avec ces quelques parties que tu as pu regardé, comment décrirais-tu la meta qui se dessine actuellement pour le Main Event?

C’est assez difficile à décrire. Je ne suis pas sur. Je ne dirais pas qu’il y a déjà une meta bien particulière. Chaque équipe a son propre regard sur le jeu et apporte donc ses idées. A part ça, dans les premiers jours c’est toujours difficile de se faire une idée sur ce qui arrive. Comme je le disais je n’ai pas eu le temps de regarder toutes les parties, c’est donc assez compliqué de se faire un avis

Si je ne me trompe pas, Magifelix est avec vous en Chine. Cela veut-il dire qu’on a une chance de le voir faire une apparition sur scène comme tu as pu le faire à la place de sOAZ lors des Worlds 2018?

C’est très peu probable mais il ne faut jamais dire jamais. Si le roster fonctionne comme il est composé actuellement, il y a peu de chances que MagiFelix intègre l’équipe en tant que titulaire. Cependant, comme tu le soulignes, c’est ce qui m’a permis de faire mes premiers pas avec Fnatic donc je ne ne peux pas répondre avec certitude. On verra comment se déroule la compétition.

Lors d’une interview pendant le All-Stars de l’année passée, tu avais déclaré que le recrutement de Selfmade pouvait s’apparenter au fait de « jouer avec le feu » vu la diversité des points de vue au sein de l’équipe et que Mithy devrait savoir gérer cette diversité si il voulait « contenir ce feu ». Vu vos résultats cette saison, tu es toujours d’accord avec ça?

Je pense que les personnalités se sont amplifiées durant l’année. C’était donc plus compliqué de rassembler tout le monde. Je pense que c’est pour ça que notre Spring Split était bien meilleur que le segment d’été. On a rencontré quelques difficultés lors du deuxième segment mais de manière globale, on se débrouille très bien.

Parlons un peu du tirage des groupes de ces Worlds 2020. C’est le tirage que vous attendiez?

Il y a déjà deux bonnes équipes dans notre groupe et surement une troisième si LGD s’en sort. (LGD s’est qualifié lors du play-in et rejoindra donc Fnatic, TSM et Gen.G dans le groupe C, ndlr). On a donc un groupe composé de 3 équipes très solides. Peut-être pas considérées comme les meilleures équipes du monde mais ce sont des équipes peuvent toujours créer la surprise. C’est donc un début respectable pour notre parcours aux Worlds. Les gens ont appelé ce groupe celui des retraités vu l’ancienneté des équipes. Ces structures ont un grand héritage derrière elles et je pense que sortir de ces poules sera un bon tremplin pour affronter des équipes considérées comme les meilleures au monde.

© Liquipedia

Comment te sens-tu par rapport à tes vis-à-vis BrokenBlade (TSM) et Rascal (Gen.G)?

Comme je le disais, aucun des toplaners de ce groupe ne sont considérés comme les meilleurs du monde. Les battre serait évidemment un bon début pour affronter ceux des équipes considérées comme d’un niveau supérieur. Cependant, il faut rester prudent. Pour peu, dans quelques semaines, BB et Rascal seront considérés comme les meilleures toplaners du tournoi. On ne peut pas savoir .

En regardant un peu ton historique sur le jeu, on peut voir que tu joues actuellement beaucoup de parties avec Renekton ou encore Shen. La dernière fois que tu as joué ces champions en compétition remonte en septembre 2019. Il y a donc une chance de te voir rejouer ces champions sur scène?

Sans donner trop d’indices (rires), il est normal pour moi de m’entrainer sur les picks les plus disputés de la meta. Suite aux derniers patchs, ils se sont faits une place dans le pool de champions qui ont actuellement le vent en poupe. Bien évidemment, j’attends avec impatience de pouvoir les jouer sur scène.

© lolvvv

Merci Bwipo pour cette interview! On te souhaite bon courage dans la compétition et bien évidemment de ramener la coupe dans notre plat pays!

Crédit photo: Michal Konkol for Riot Games

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Scream et Team Liquid arrachent la victoire à Davidp et G2 Esports

Ce dimanche avait lieu le Best in the West Valorant Showdown. Mis en place par le Team Liquid, il a vu s’affronter l’équipe organisatrice face à Mixwell et ses coéquipiers de G2 Esports dans un format plus fun que les Ignitions Series organisées jusqu’ici.

Deux Belges, dans les deux équipes dominantes du circuit Valorant, réunies dans un showmatch aux règles customs et basées sur un format plus fun. Le format avait tout pour plaire et a tenu ses promesses dans cette période où les Ignitions Series (le circuit Valorant organisé jusqu’alors; ndlr) et où on attend encore les détails du circuit officiel First Blast, lancé il y a quelques jours par Riot Games.

D’un côté, Scream et sa team Liquid. Si le joueur avait rejoint l’équipe le 7 août et comptait bien mettre ses one-tap légendaires au service de sa team, forcé de constater que les résultats avaient du mal à tomber. Arrachant au mieux une 3ème place lors du Blast Twitch Invitational, on attendait clairement mieux du roster britannique.

De l’autre , Davidp, recruté par la structure G2 Esports pour renforcer le roster composé par l’espagnol Mixwell. Il ne fait nul doute qu’on parle bien ici de l’équipe qui domine le circuit depuis sa création. Avec un ratio plutôt impressionnant de 7 victoires sur 7 tournois, l’équipe partait donc favorite dans un format qui, on le rappelle, n’a rien d’un match compétitif.

En effet, ce showmatch était organisé avec des règles customisées pour l’occasion. Au-delà de l’aspect moins compétitif, les équipes ont réussi à hyper l’entièreté du public avec des taunts bien placés sur les réseaux sociaux. Il faut dire que la rivalité entre les deux équipes n’était plus à démontrer. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que G2 était l’invité des Liquid ce dimanche, il s’agissait alors de montrer que les outsiders pouvaient faire tomber l’équipe dominante du circuit.

Et la surprise fut au rendez-vous. Lors d’une première manche où tous les joueurs jouaient le champion Jett, le Team Liquid prend l’avantage dans une manche à sens unique remporté 13-1. Les deux dernières manches sont remportées par Adil « ScreaM » Benrlitom et ses coéquipiers (13-9 sur la map Split et 13-7 sur Ascent).

Pas de quoi tirer de grandes conclusions cependant, on parle ici d’un match où les joueurs se voyaient obligés de modifier leur sensibilité, entre autres, pour rendre le format plus attrayant et divertissant. Si le match comportait peu donc d’intérêt en terme de stratégies in-game et de plans de jeu, il nous a au moins rappelé une chose. L’esport sur Valorant a de beaux jours devant lui et on a hâte de voir ce que Riot Games réserve au circuit officiel.

© image : Team Liquid

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TMGL : le point sur la mi-saison

Après un troisième step ô combien serré, une hiérarchie commence à se dégager à la mi-saison de la Trackmania Grand League.

Un Carl Jr impressionnant de retour au sommet

Auteur de deux premières courses en demi-teinte, CarlJr (Solary) est passé à la vitesse supérieure pour aborder cette nouvelle manche. Troisième sur la première map, il enchaine ensuite avec trois victoires consécutives grâce à un rythme de course aussi rapide que vierge de toute erreur flagrante. Il aborde les deux derniers rounds avec prudence et consolide une place dans le top huit, position essentielle dans la dernière phase de match pour ne pas perdre la totalité des points gagnés durant la première moitié de course. Grâce à cette performance solide, Carl engrange 89 unités et se hisse en tête du classement général au détriment de Papou (GamersOrigin) qui chute à la deuxième place après avoir été mis en difficulté sur la dernière carte. C’est le Suisse Affi (BDS) qui réalise également une belle opération avec 51 points récoltés, lui permettant de prendre la cinquième place.

source: Nadeo

Inquiétude chez les champions

Parmi les contreperformances à souligner, celle du vainqueur TMGL en titre, Kappa. Pourtant très solide en phase d’entrainement, le joueur de la structure Veloce n’a jamais trouvé son rythme en course, victime de plusieurs erreurs impardonnables à ce niveau de jeu. Pointant désormais en huitième position au général, le tchèque devra absolument inscrire de gros points pour s’assurer une place dans les playoffs, qui, rappelons-le, ne s’adresse qu’au top huit à l’issue de la regular season en cours.

Faisant également partie des joueurs en danger, Bren semble éprouver d’énormes difficultés à sécuriser des points. Le vainqueur de la Trackmania Cup 2019 en duo affiche une belle régularité, néanmoins insuffisante dans un groupe qui, il faut le dire, est incroyablement serré en termes de temps.

Bien que les playoffs semblent peu à peu s’éloigner pour lui, les trois étapes à venir seront déterminantes pour tenter de recoller au peloton de tête, chose loin d’être impossible avec le système d’attribution des points appliqués à cette TMGL.

Trackmania-ice

source: Nadeo

S’il y a bien un enseignement à tirer après ces trois premières étapes de la TMGL, c’est l’impact non négligeable des parties glaces de certaines cartes sur le déroulement des matchs. Introduits à l’occasion de la sortie du nouveau Trackmania en juillet dernier, les revêtements glaces ont joué un rôle quasi décisif dans la performance de plusieurs pilotes. Malgré un step solide en termes de rythme, le français Aurel (GamingPrivé.com) s’est fait piéger sur la cinquième map par un passage glace particulièrement délicat au bout duquel il a perdu tout espoir de finir dans le top huit. Ce caractère parfois « imprévisible » des blocks ice ajoute une difficulté supplémentaire pour un niveau déjà bien relevé qu’il faudra prendre en compte lors des prochaines manches. A contrario, ceux-ci ont permis à des joueurs tels qu’Affi de briller et d’empocher de précieux points. La composante glace devrait donc être un élément qui permettra à certains joueurs de s’illustrer plus que d’autres, et pourrait venir jouer les trouble-fête d’ici à la fin de la regular season.

Et la suite ?

En l’état, pronostiquer un résultat final serait bien présomptueux. Le format de la TMGL rend chaque étape incertaine et peut voir les joueurs dégringoler au classement, tout comme se hisser parmi les leaders suite à une bonne performance. Si les écarts demeurent encore relativement serrés, le niveau global de la TMGL devrait nous offrir du spectacle et de l’indécision jusqu’à la toute dernière manche. Parmi les favoris, difficile de ne pas voir un CarlJr très en forme maintenir sa position de leader s’il confirme sa performance réalisée lors de ce troisième step. Malgré deux matchs consécutifs difficiles, Papou, actuel deuxième au classement, bénéficie d’une réserve de points confortable. Il devra néanmoins assurer sa position dans un top cinq seulement séparé de vingt-neuf points. Attention également à Spam (Alliance), Gwen (Gameward) et Kappa (Veloce), placés en embuscade derrière, qui représentent eux aussi une réelle menace.

Côté belge, Scrapie devra faire preuve d’une plus grande régularité entre chaque map s’il veut se qualifier pour les playoffs. Si la vitesse est bien présente chez le joueur Lazarus, ses multiples erreurs en course lui ont couté cher lors de cette troisième manche, malgré le meilleur tour signé sur la dernière carte.

Vous l’aurez compris, cette seconde partie de la regular season de la TMGL s’annonce palpitante. Qui sera en mesure de sécuriser sa place dans le top huit ? A contrario, verra-t-on certains cadors s’écrouler ? Réponse dimanche prochain à 20h.

Crédits Photo: Nadeo

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Psychologue e-sport Mia Stellberg : « Se baser sur la connaissance de soi est essentiel pour construire une image positive »

Le mental. Toujours considéré par la communauté e-sport comme un aspect essentiel de la compétition, il est aujourd’hui devenu un sujet incontournable dans le milieu. Sujet sensible pour certains, mis à l’écart pour d’autres. Une chose est cependant certaine, c’est qu’aujourd’hui plusieurs voix s’élèvent pour faire prendre conscience au public, aux joueurs et aux organisations de l’importance du sujet. Et comme si cela n’était pas suffisant, les nouvelles règles imposées durant certaines compétitions ont elles aussi mis en exergue l’importance de la santé mentale de nos joueurs. Nous avons rencontré Mia Stellberg, psychologue reconnue dans le milieu e-sportif afin de discuter ensemble de ce sujet aussi délicat que capital, mais aussi pour collecter ses précieux conseils. 

Mia Stellberg est une psychologue finlandaise. D’abord active dans le milieu sportif classique, elle est ensuite recrutée par Astralis, une structure danoise active principalement sur Counter Strike, mais pas que. “Mon but dans l’équipe est le même que celui que je visais lorsque je travaillais avec des sportifs : veiller à l’équilibre de chaque joueur et leur permettre d’évoluer dans les meilleures conditions possibles”. Pour cela, elle met en place une méthode de travail basée avant tout sur l’observation. “Je passe beaucoup de temps avec les équipes. Vivre avec eux en bootcamp, en compétition, ça me permet d’en apprendre beaucoup sur les différentes personnalités qui composent une équipe, et qui une fois la compétition terminée continuent d’évoluer ensemble.”

© Valve Corporation

S’il paraît normal pour un joueur de Counter-Strike de considérer Astralis comme une des meilleures équipes du monde, leur coaching mental n’est pas étranger à cette réussite ! Fleuron de leur industrie, c’est entre autres grâce à un staff de haut niveau que les joueurs ont pu développer leur jeu maintenant reconnu par beaucoup comme étant “monstrueux”. Pour preuve, battre Astralis reste une case à cocher pour toute équipe se revendiquant comme “professionnelle”. 

Le mental, un outil à aiguiser

Ce n’est un secret pour personne, le mental joue un rôle prédominant dans la pratique de l’e-sport. Gérer la pression, savoir encaisser la défaite ou les passages à vide, outsmart ses adversaire en compétition, autant de champs d’action dans lesquels le mental est primordial. Il est donc logique qu’un e-sportif qui se respecte prenne soin de son esprit, comme un cuisinier qui garderait ses couteaux aiguisés. Mais attention, si l’équilibre mental reste un concept très abstrait, les conséquences qu’il peut avoir sur les joueurs sont bien visibles. “Quelqu’un de stressé, fatigué ou qui manque de confiance ne performera jamais mieux que celui qui est détendu, reposé et confiant par rapport à ses capacités. L’impact est directement observable dans leurs parties. On parle ici de joueurs dont les performances sont directement basées sur des capacités intellectuelles, des prises de décisions extrêmement rapides à appliquer le plus vite possible pour prendre l’avantage sur l’adversaire”. 

Des joueurs sous quarantaine

Contre toute attente, Riot Games (la société éditrice du jeu League Of Legends; n.d.l.r) a cette année réussit l’exploit de maintenir la tenue de la plus grande compétition internationale de son circuit professionnel: les Championnats du Monde. La route fût longue, mais le résultat est là : sous certaines conditions, la compétition aura bel et bien lieu en off-line. D’abord frileuses, les autorités chinoises ont ensuite accepté la tenue de la compétition, mais avec quelques règles à respecter. Et parmi ces règles, il y en a une qui aura fait parler d’elle. Afin de pouvoir établir une bulle sanitaire autour de l’ensemble de la compétition, toute équipe qualifiée pour l’évènement avait l’obligation de respecter une quarantaine stricte de quatorze jours. Pas de sorties, pas de contacts sociaux, ni même de salle de sport. Pendant quatorze jours, les meilleurs joueurs de la planète, exceptés les équipes chinoises qui à fortiori étaient déjà présentes sur place, se sont donc retrouvés seuls, enfermés dans leur chambre d’hôtel. Leurs seuls contacts? Un inconnu en tenue de biohazard qui leur déposait leur plateau repas devant la porte, ou encore les visages familiers de leurs équipes et familles via écran interposé. Humainement parlant, on peut facilement imaginer que chacun réagit d’une manière différente à ce genre de situations. 

Une communication équilibrée

Pour Mia Stellberg, cet évènement met en lumière un des points-clés d’une bonne santé mentale : les relations sociales. “Ce genre de contexte peut amener plusieurs situations. On peut constater un regain d’anxiété, surtout dans des moments d’attente et de pression aussi haute. On parle quand même ici des championnats du monde. Sans le filet de sécurité que représente l’encadrement des structures engagées, certains ont du mal. On peut tous s’identifier à ça. A côté de ça, certains joueurs supportent mieux la solitude et réussissent à se gérer eux-mêmes en communiquant avec l’extérieur via d’autres canaux .” Selon la psychologue, les relations sociales sont donc capitales pour un équilibre mental sain. Mais pas seulement avec l’extérieur. Ces relations permettent de maintenir l’équilibre interne, mais l’objectif d’un joueur est avant tout d’établir de belles performances et, à terme, de gagner. Les relations entre équipiers sont donc tout aussi primordiales. “Pour plusieurs raisons, intrinsèques au milieu de l’e-sport, la communication est souvent un des facteurs sur lesquels il est nécessaire de travailler.” 

En effet, la majorité des joueurs professionnels se lancent par passion, pratiquant la plupart du temps seuls chez eux. Du jour au lendemain, ces joueurs habitués à évoluer de manière solitaire se retrouvent propulsés dans une dynamique collective. “On oublie souvent que ces jeunes n’ont aucune formation pour évoluer en collectivité, comme pourrait l’avoir appris un jeune qui pratique le football en club depuis son enfance. Ces joueurs sont moins accompagnés et la transition est donc souvent plus rapide que dans le sport classique.” Mia travaille donc de manière individuelle avec chaque joueur, pour les mettre tous sur la même longueur d’ondes. Des cultures parfois éloignées, des manières de fonctionner différentes, autant de facteurs qu’il faut réussir à accorder pour qu’une harmonie se dégage de l’ensemble. 

Apprendre à gérer les retours 

Comme Mia le souligne elle-même, une grande partie des joueurs sont des jeunes garçons d’une vingtaine d’années, voire parfois moins. La communication, ce n’est pas toujours leur fort, et accepter les critiques, encore moins. “Encore une fois, la différence avec le sport traditionnel est flagrante. Quand on évolue dans un milieu sportif, les remarques sont monnaie courante de la part des coachs et de la famille. Dans l’e-sport, ces retours parfois négatifs ne font leur apparition que lors de la professionnalisation du joueur.” Si l’apparition de ces retours peut être compliquée à gérer pour les joueurs, il peut l’être encore plus quand ces remarques viennent des team mates ou du public. Comme dans tous les jeux d’équipe, il est alors important de pouvoir comprendre l’autre, sa manière de fonctionner ou de réagir. De cette manière, la communication se fait de manière inclusive et non plus dans le jugement des émotions. Cette capacité à accepter (et à bien faire) une critique est souvent un prérequis obligatoire au développement d’une carrière professionnelle. Si les serveurs de League Of Legends, Counter Strike, et autres regorgent de beaucoup de joueurs mécaniquement excellents, les sélectionneurs portent souvent une attention particulière au fonctionnement du joueur dans un climat de critiques. 

Mais attention, si l’importance de la gestion des critiques est assurée, pas question pour autant de ne se concentrer que sur ça. Les joueurs doivent apprendre de leurs erreurs, certes. Mais ils doivent aussi pouvoir trouver le positif dans leur gameplay. Poussés par leur esprit compétitif, certains talents n’hésitent pas à être durs envers eux-mêmes, quitte à le faire sur leur réseaux sociaux en s’excusant auprès de leurs fans. Un phénomène à surveiller :”Je vois souvent des joueurs exiger le meilleur d’eux-mêmes sans pour autant se rendre compte des améliorations. Trouver et souligner ces améliorations est très important pour l’évolution d’un challenger.”

Supporter la pression, une question d’estime de soi

Si l’on écoute Mia Stellberg, la manière dont un joueur supportera la pression réside surtout dans l’image qu’il se donnera de lui-même. Si l’on a une bonne image de son jeu et qu’on est confiant dans la manière dont on l’applique, il sera beaucoup plus facile de supporter les remises en question ainsi que  la pression qu’un circuit professionnel occasionne. “Ces athlètes se jugent en fonction des résultats qu’ils obtiennent. Dans un format où on ne remporte qu’un certain pourcentage de victoires, cette logique peut vite devenir toxique pour les joueurs. Ils doivent apprendre à se baser sur la connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes pour se construire une image positive, sans toujours se baser aveuglément sur les statistiques.” 

Celles-ci doivent être laissées au coach qui organisent des stratégies collectives, qui ne pourront pas être correctement mises en places si un équilibre individuel n’est pas trouvé. Des coachs qui souvent sont oubliés de la scène. Pourtant, en cas de contre-performance, c’est souvent le chef d’orchestre qui sera congédié, parfois sans grande considération pour le travail accompli. De son côté, Mia avoue inclure les coachs dans ses méthodes de travail : “On ne se rend pas compte de la pression qu’ils subissent. Leur travail est fait dans l’ombre et le sentiment de récompense peut être moindre.”

Intrinsèquement, évacuer la pression est aussi plus compliqué en tant qu’e-sportif. Dans la pratique du sport classique, un sportif de haut niveau active certains mécanismes biologiques du corps qui, d’un point de vue purement physique, permettent aux joueurs de relâcher la pression. Dans le gaming, c’est différent. Les séances d’entraînement se font assis, et les muscles mobilisés sont moins nombreux. Pourtant, le besoin de décompresser n’en est pas moindre. Il est donc nécessaire de trouver des moyens d’évacuer les émotions accumulées lors des entraînements et de la compétition. “Cela peut passer par du sport, du temps en famille, avec les amis. En fait, tout est bon tant que cela permet au joueur de penser à autre chose le temps de quelques instants.” 

© Red Bull

Aucune formule magique 

Comme Mia le dit elle-même, la diversité des joueurs rend la tâche compliquée. Aucun humain ne fonctionne de la même manière et pourtant, ce sont les mêmes mécanismes sur lesquels reposent nos comportements. Les points sur lesquels elle s’attarde ne sont d’ailleurs pas identiques si il s’agit d’une équipe du top 5 mondial, ou d’une équipe de rookies.

Soyons honnêtes, il n’existe donc aucune programme miracle qui vous permettra d’atteindre l’équilibre mental parfait. Le seul paramètre sur lequel vous avez les pleins pouvoirs, c’est la connaissance et l’écoute de votre corps. Si vous avez conscience que votre corps, et votre esprit sont vos outils de travail et que vous vous mettez à leur service, il n’y a aucune raison que cela ne fonctionne pas. Bien sur, certaines mécaniques sont indispensables (oui, on vous voit ceux qui vont partir en quête d’une carrière professionnelle dès la lecture de cet article achevée). Être zen ne vous donnera pas la vivacité d’un Carl Jr sur Trackmania ou les réflexes d’un Faker sur sa midlane, ça c’est sur. Mais les premières briques d’une possible carrière seront celles que vous poserez dans votre tête, en structurant vos pensées et votre mental de la meilleure des manières. 

Une évolution des mentalités

Mia, de son côté, constate des changements dans les esprits depuis qu’elle évolue sur le terrain “Je suis ravie de voir que le sujet est de plus en plus pris à coeur au sein de la communauté, que ce soit via certains streamers, via certaines structures ou encore certains éditeurs de jeux. Malheureusement, d’une manière générale c’est assez négligé”. Elle nuance ensuite. Plus on monte dans le classement, plus les organisations évoluent autour des joueurs. Ceux-ci sont comme dans tous les sports, des investissements. Si la majorité des grosses structures ont pris le sujet à cœur, ce qu’elle attend, c’est une généralisation de cette prise de conscience. “Ce qui m’énerve le plus, ce sont les coachs mentaux qui se font passer pour des psychologues diplômés. Quand tu as une carie, tu ne vas pas la faire réparer par un plombier. C’est le même principe.” 

Ce qui est sûr, c’est que la santé mentale dans le monde du gaming, c’est important. C’est capital et ça l’est encore plus quand on observe le nombre de jeunes joueurs qui se lancent à corps perdu dans des entraînements sans fin avec pour but d’égaler le niveau de jeu de leurs idoles et peut-être de pouvoir en vivre. Certains y arrivent, d’autres pas, mais tous ces joueurs méritent un minimum de guidance et de conseils pour arriver à leur fin de manière saine. Conseils que, l’on l’espère, vous aurez trouvé dans ce petit guide. 

Vocabulaire 

  • Outsmart : être plus intelligent que l’adversaire / gagner par la ruse et la stratégie 
  • Gameplay : Manière de jouer, façon de se comporter durant la partie

Crédits photo: Pelaajat.com

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RLCS X EU : Renault Vitality remporte la troisième manche européenne

Les abeilles se sont imposées au terme d’un match serré contre Endpoint.

Cette troisième manche européenne du split automnal promettait d’offrir du spectacle aux spectateurs avides de buts et de voltige. Après trois journées intensives de phases de poule, les huit meilleures équipes sur les trente-deux initialement qualifiées se sont affrontées dimanche dans un bracket à élimination directe.

source: Liquipedia

Privés d’un de leur titulaire pour cette première manche de playoffs, en la personne d’Alpha54 remplacé par Mout, Renault Vitality abordait leur premier match avec un line-up légèrement remanié face à Guild Esports. C’était sans compter sur l’efficacité redoutable de Kaybon et Fairy Peak! face aux buts, leur permettant de remporter le premier round du BO5 (2-1). Alpha54 a finalement rejoint ses coéquipiers pour le second round, marquant le terrain de sa présence en inscrivant le but décisif de la manche. Avec leur line-up désormais au complet, le team V s’est ensuite dirigé vers une troisième victoire (2-1) pour remporter ce BO5. Malgré un très bon match, Guild n’a jamais été en mesure d’inquiéter sérieusement son adversaire et s’incline sur un score blanc (0-3).

Le choc des titans

Les demis finales étaient logiquement l’étape suivante pour Renault Vitality. Déjà auteurs d’une performance globale extrêmement solide aux cours des trois journées précédentes avec six victoires, ils tombaient face à la seule équipe leur ayant infligé une défaite dans les phases de poule : BDS.

Considéré par beaucoup comme la référence européenne actuelle avec 96% de winrate, le team suisse faisait figure de grand favori pour remporter cette troisième manche européenne. Compte tenu de la forme affichée par Renault Vitality, d’aucuns pouvaient s’attendre à un match serré, bien qu’à l’avantage de BDS sur le papier. Le premier round semble confirmer la théorie avec la victoire des champions européens en titre (3-2), extrêmement rapides dans les phases offensives. Vitality réplique ensuite en remportant le second round en overtime grâce à un superbe but d’Alpha 54 qui loge le ballon en pleine lucarne droite. Après avoir recollé au score, Vitality semble entrer dans une autre dimension et prend les commandes du BO5 au terme de la troisième manche grâce à une frappe de Kaydop facilitée par une erreur défensive de BDS. Le match gagne en intensité et voit de nouveau le team V s’imposer en overtime (prolongations d’une manche en cas d’égalité, ndlr) (2-1) avec un but de Fairy Peak! sur assist de Kaydop. En position délicate, BDS se doit de réagir sous peine de voir la finale lui échapper. Visiblement ébranlés par la ténacité et l’efficacité de l’adversaire, les Suisses sont toutefois impuissants face au rouleau compresseur Renault, et s’inclinent 0-4 pour conclure ce BO5.

Une finale surprise

Avec un line-up au top de sa forme, Renault Vitality était donné gagnant face à l’étonnante équipe Endpoint, bourreau de Top Blokes en quarts et du Barça en demis. C’est toutefois au terme d’une rencontre à nouveau très serrée que les Français finiront part l’emporter 4-2, auteurs d’un match bien plus frileux que face à BDS. De son côté, Endpoint a véritablement émergé comme une belle surprise dans ces RLCS X, avec notamment une performance remarquée du joueur finlandais Metsanauris qui a probablement affiché son meilleur niveau de jeu depuis son arrivée sur la scène compétitive.

Des Belges prometteurs

Côté belge, l’aventure a tourné court pour Game Fist. Après être parvenu à obtenir une qualification pour les phases de poule, le trio bramdeswaggerd, PeakY ! et Compact s’est heurté au dictat des Giants en s’inclinant 3-0 lors de leur match d’ouverture. Ils accrocheront ensuite S2V en perdant 1-3 au terme d’un BO5 très serré (3-2 ; 1-2 ;2-3 ;1-2). Les GF signeront ensuite leur unique victoire dans la foulée face à Numb thum dumb (3-2), avant de jouer leur ultime match contre Libertas. Les Belges débutent la rencontre en conquérants et remportent les deux premières manches. Malgré un début de match très solide, Game Fist finira par concéder la victoire à la structure européenne en perdant les trois rounds suivants (0-3 ; 1-2 ; 0-1). Cette première expérience en RLCS X se veut toutefois positive pour la structure qui devra tirer les enseignements de ces phases de poule afin de consolider un niveau déjà prometteur.

Notons également l’élimination en poule d’Eversax (Belgique) avec le team Keep calm and improve (anciennement Salut Edelweiss) au terme d’un parcours similaire à celui de Game Fist.

De son côté, le champion d’Europe en titre AztraL (Belgique) a réussi à atteindre la seconde phase de poule avec ses coéquipiers de la structure américaine Oxygen. Ils échouent à la porte des playoffs avec une neuvième place disputée, mais se maintiennent dans le top seize au classement général, et sécurisent un slot pour les Major.

source: Rocket League eSports

La prochaine et ultime étape du split automnal des RLCS X aura lieu à la mi-octobre avec les Major, point culminant de ces trois manches régionales européennes.

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NumberOne CS:GO : LowLandLions arrache le titre à TheDice

C’est la finale que tout le monde attendait. Mais pour cette édition, le Legend Stage du circuit NumberOne sur Counter Strike: Global Offensive a un nouveau champion : les LowLandLions !

Après plusieurs semaines de phase de groupe, six équipes se retrouvaient en play-offs dès samedi pour espérer accrocher une place en finale et la plus grosse part des 5 000€ de cash prize. En ballotage favorable, TheDice et LowLandLions devaient dans un premier temps attendre les vainqueurs des matches UBITEAM – Epsilon et Panthers Never Surrend – Apologis.

Des quarts de finale terriblement disputés et lors desquels il a fallu aller au bout des best of 3 pour trouver les vainqueurs. Dans le premier duel, UBITEAM démarrait dans la douleur avec une défaite 12-16 sur Overpass. Mais ils rebondissaient immédiatement avec un 16-12 sur Inferno, pour ensuite décrocher leur place en demi-finale face à TheDice sur forfait.

Mais avant cet affrontement, ce sont les joueurs d’Apologis qui réalisaient une belle opération. Pourtant derrière les Panthers en phase de poule et après une première map perdue 16-10, Apologis réagissait et enchaînait avec deux victoires sur Mirage (9-16) et Vertigo (10-16). Un succès 1-2 pour une accession à la demi-finale de ce dimanche face à LLL.

Mais avant de passer au dimanche, la première demi-finale du Legend Stage devait se jouer dans les environs de 20h. Un choc entre le champion en titre et UBITEAM. En grande forme, TheDice n’a pas laissé de place au doute ! Avec deux grosses victoires, XpG et les siens filaient immédiatement en finale !

C’est donc après une bonne nuit de sommeil que la suite du programme se poursuivait ! Place donc à LLL – Apologis pour la seconde demi-finale.

NumberOne Schedule Play-offs sunday
©LouvardGame

Là aussi, l’affrontement tournait court. Aucun doute là-dessus, LLL et TheDice étaient taillés pour se rencontrer au sommet de cette édition. Une large victoire 2-0 (16-9 sur Dust 2 et 16-5 sur Nuke) envoyait la bande à Stev0se en finale.

Mais avant le remake du dernier match de phase de groupe, UBITEAM et Apologis s’affrontaient pour la troisième place ! Si la première map débouchait sur un score serré pour UBITEAM (16-14 sur Mirage), la seconde tournait largement à leur avantage (16-7 sur Nuke). Bilan des courses, la bande à ninis remportait une jolie troisième place.

Place ensuite à la finale tant attendue. C’est en tout cas avec un petit avantage psychologique que LLL entamait la rencontre. Premier de la phase de groupe après une belle victoire sur TheDice lors de l’ultime journée, cette finale s’apparentait à une véritable revanche. Et comme prévu, les deux équipes se sont rendues coup sur coup ! Cependant, ce sont bien les « Lions » qui se sont montrés les plus féroces. Après avoir mené de long en large sur Dust2 (10-16), LLL a ensuite renversé une situation qui semblait perdue sur Vertigo ! Et pour cause, menés jusque dans les derniers rounds, ce sont bien les joueurs du capitaine Stev0se qui sont passés in extremis en tête, pour décrocher le titre sur le score de 14-16 ! Malgré un excellent niveau de jeu, les joueurs de TheDice ne sont donc pas parvenus à faire la passe de trois et terminent cette fois-ci à l’honorable place de vice-champion !

Crédits image : LowLandLions

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Quelle reconversion pour un joueur professionnel de Counter-Strike ?

C’est l’un des métiers les plus en vogue, c’est même devenu un rêve pour certains enfants qui baignent depuis le plus jeune âge dans cet univers. Pratiquer les jeux vidéos est devenu une profession à part entière. Des hommes et femmes y ont fait carrière notamment grâce à l’expansion du secteur ces dernières années.

Mais quelle reconversion pour un joueur qui a passé toute sa vie dans l’industrie du sport électronique et du jeu vidéo ? Jusqu’où un athlète peut-il aller avant de prendre sa retraite ? Comment perdurer dans un milieu en perpétuel mouvement qui peut oublier ses stars du jour au lendemain ?

Counter-Strike est un bon exemple pour puisqu’il possède l’une des scènes e-sport les plus actives et les plus vieilles à ce jour. En se basant sur des cas concrets, il est possible d’énumérer les différents types de reconversion dans le sport électronique.

Nombreux sont les joueurs professionnels qui ont décidé de mettre fin à leur carrière pour de multiples raisons. Devenir coach, streamer ou professionnel sur un autre jeu… Les débouchés sont multiples pour les vétérans de Counter-Strike.

ScreaM, tout lui réussit

Adil « ScreaM » Benrlitom est une légende sur Counter-Strike. À 26 ans, le joueur maroco-belge est connu sous le nom de « The OneTap Machine » après des années à avoir été l’un des meilleurs rifler¹ sur le jeu. Depuis 2010, ScreaM a connu le meilleur niveau sur Counter-Strike: Source puis sur Counter-Strike: Global Offensive. Il a eu sa place dans les meilleures équipes francophones et européennes telles que VeryGames, Titan, Epsilon eSports, G2 Esports ou encore Team Envy.

Après une saison 2019 assez molle chez GamerLegion, ScreaM est inactif sur Counter-Strike et joue à d’autres jeux tout en streamant sur Twitch. C’est lors des premiers tournois sur Valorant, le FPS (jeu de tir à la première personne) de Riot Games, que ScreaM commence directement à briller en Europe avec des victoires impressionnantes.

Valorant est alors un très bon compromis pour lui puisque le jeu a un gameplay similaire à celui de Counter-Strike. Avec le studio Riot Games aux commandes, les joueurs sont donc plus ou moins assurés de voir se développer un circuit e-sportif professionnel. Le grand tournant de sa carrière a alors lieu en août 2020 lorsqu’il annonce sa reconversion en tant que joueur professionnel sur le jeu.

ScreaM rejoint alors quatre anglais chez Team Liquid. L’équipe effectue trois tournois durant leur premier mois ensemble, on peut notamment souligner une troisième place au BLAST Twitch Invitational. Nous ne pouvons qu’attendre pour voir l’évolution d’Adil Benrlitom dans sa reconversion sur Valorant.

Il n’est d’ailleurs pas le seul belge à avoir quitter Counter-Strike pour le jeu de Riot Games. iDex et Davidp sont également devenu joueurs professionnels sur Valorant.

ScreaM a rejoint la Team Liquid sur Valorant – © Team Liquid

SmithZz, le streaming comme reconversion

Edouard « SmithZz » Dubourdeaux est un ancien joueur professionnel de Counter-Strike. Présent sur la scène depuis 2006, il était l’un des awpers² que les plus grosses équipes mondiales craignaient. Il a joué pour des équipes comme VeryGames, Titan, Team LDLC, Team EnVyUs ou encore G2 Esports.

En 2017, il quitte le jeu pour passer coach chez G2 Esports. C’est en février 2020 qu’il annonce son départ à la retraite après 15 ans sur le jeu.

Ma carrière en tant que joueur professionnel de CS a officiellement pris fin. Plus de 15 ans à broyer le jeu, à réussir à en faire mon travail, à créer des souvenirs que je n’oublierai jamais, y compris gagner un major. Ce jeu m’a construit en tant qu’être humain. Ça m’a fait découvrir des gens qui sont maintenant si importants dans ma vie. Le jeu m’a fait voyager à travers le monde, découvrir tellement d’endroits. Et pour tout cela, je lui en serai reconnaissant pour le reste de ma vie.

TwitLonger de SmithZz – 3 février 2020

Aujourd’hui, SmithZz s’est reconverti en streamer sur Twitch. Sa chaîne comptabilise près de 30 000 followers et il diffuse régulièrement du contenu sur CS:GO, Call of Duty et d’autres jeux du moment.

La création de contenu est une possible reconversion pour les joueurs professionnels. Dans le passé, nous avons vu des joueurs Counter-Strike, comme summit1g ou encore Shroud, devenir les plus gros streamers au monde.

SmithZz est désormais streamer sur Twitch – © Fragbite

cArn, de joueur professionnel à directeur e-sport

Patrik « cArn » Sättermon est un ancien joueur professionnel de Counter-Strike premier du nom. De 2006 à 2012, il est l’in-game leader³ et capitaine de l’équipe Fnatic. C’est à partir de 2012 qu’il devient co-propriétaire de la mythique organisation. Il a également le rôle de CGO (Chief Gaming Officer). En clair, il est directeur e-sport de l’organisation.

Même si cette reconversion n’est pas anodine, on peut souligner que l’ancien joueur professionnel de Call of Duty, Nadeshot, a le même parcours en fondant l’organisation 100 Thieves. Son organisation est l’une des plus reconnues à l’international.

cArn est devenu co-propriétaire de Fnatic – © Fragbite

Counter-Strike, une fin en soi ?

Se reconvertir peut-être une solution, mais peut-on terminer sa carrière professionnelle sur Counter-Strike ? Dans une interview publiée sur HLTV.org, Dosia, ancien joueur professionnel chez Gambit, expliquait : « Si ma santé le permet, je jouerai jusqu’à mes quarante ans. »

Le joueur de 32 ans joue depuis 2007 à Counter-Strike. Derrière lui, près de 13 ans de compétition, et cela ne l’arrête pas.

Je joue en FACEIT Pro League et personnellement je ne sens pas que je perds la forme. Cela explique le fait que je m’entraîne à peine et que je n’ai pas joué en compétition mis à part avec Mustang Crew, où nous n’avons pas vraiment affronté des adversaires de haut niveau. Si ma santé le permet, je jouerai jusqu’à environ 40 ans.

Interview de Dosia par HLTV.org – 8 mai 2020
Dosia compte jouer jusqu’à 40 ans à Counter-Strike – © PGL

Seul le temps nous le dira

L’e-sport est une industrie nouvelle et nous ne pouvons pas faire des conclusions hâtives quant à la retraite des joueurs professionnels du milieu. Cependant, grâce aux premiers cas de reconversion, nous pouvons avoir une idée des possibles débouchés qui attendent les joueurs après avoir jouer à haut niveau pendant des années.

On remarque quand même une grosse tendance, celle de s’accrocher au milieu du gaming, malgré la reconversion. Coach, directeur e-sport, analyste… Qui de mieux que les anciens joueurs pour diriger et conseiller les joueurs de demain ?

Quant au streaming, la création de contenu ouvre des milliers de possibilités d’évolution tout en gardant un œil sur la scène compétitive. Nous ne pouvons qu’attendre et voir si des choses sont mises en place pour la retraite des athlètes e-sportifs. Seul le temps nous le dira.


Vocabulaire :

1. Rifler : Dans une équipe, un rifler est le joueur qui utilise un fusil d’assaut (rifle) comme arme principale. Il peut avoir d’autres rôles à côté.

2. Awper : Dans une équipe, l’awper est celui qui utilise l’AWP, le sniper, comme arme principale. Il peut avoir d’autres rôles à côté.

3. In-game leader : Dans une équipe, l’in-game leader est celui qui va diriger son équipe et donner les plans de jeu à adopter.

Crédits photo : Tobias Schwarz

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Des belges sur le banc de recrutement de Team Vitality

Nous avons appris la nouvelle hier : Team Vitality, étendard officiel des numéros uns mondiaux, aurait dans ses petits papiers quelques noms pour un possible 6ème joueur à intégrer dans leur roster, selon 1pv et HLTV. Deux de nos compatriotes y seraient également présents! Repassons cette nouvelle en revue.

En effet, ce n’est pas d’un changement dans le roster principal dont on parle, mais bien de la venue d’un sixième joueur dans un roster typiquement français. 
Cette solution apparaît depuis déjà quelques mois, Astralis l’ayant rendu viable en mai dernier déjà. Cela permettrait de pallier aux burn-outs de certains joueurs et de les ménager au mieux. Permettant ainsi de faire tourner le roster au vue du nombre de dates grandissant sur le calendrier des équipes.

Selon les informations déjà partagées par HLTV, quatre joueurs seraient en considération pour remplir ce rôle de sixième recrue : Bryan « Maka » Canda et Nabil « Nivera » Benrlitom de Heretics, Ali « hAdji » Haïnouss de la Team LDLC OL et enfin Nicolas « Keoz » Dgus de l’équipe CIS K23.

Parmis ces quatre joueurs, ce sont Nivera et Keoz qui nous intéressent le plus. Car en effet nos deux compatriotes seraient la figure de proue du CS:GO belge au sein de la Team Vitality.

Nabil « Nivera » Benrlitom, joueur chez Heretics, a su prouver que son niveau était digne des plus grands ! Enchaînant les bons scores et prouvant à beaucoup qu’il est bien le digne héritier de ScreaM, son grand frère.
Un autre nom belge se glisse dans la liste, Nicolas « Keoz » Dgus, déjà reconnu sur la scène CIS, ayant même emmené Syman Gaming aux qualifications du major StarLadder en 2019 !

La question reste entière quant à l’identité du sixième joueur Vitality, mais une chose est sûre, c’est que les Belges ont l’air d’attiser la convoitise, notre beau pays n’étant pas dépourvu de talent ! Alors peut-être que l’un de nos compatriotes est proche de représenter les abeilles. Si cela s’avérait être véridique, assurez vous de suivre la section CS:GO de Pickx où nous suivrons de près leur parcours.

Crédits Image : 1pvcs & Team Vitality

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Worlds 2020: Analyse des groupes de play-in

Aujourd’hui débute officiellement le championnat du monde de League Of Legends avec les play-in. Cette étape intermédiaire avant l’événement principal nous permet chaque année de découvrir les talents des régions Wild Cards. Si certaines équipes issues de ces régions ont créé la surprise par le passé, l’écart entre les principales ligues régionales du jeu édité par Riot Games (LCS/LEC/LCK/LPL) et le reste du monde reste toujours notable bien qu’il ait tendance à se réduire année après année. Voici une présentation de toutes les formations qui prendront part cette année aux play-in. 

Groupe A, la confrontation entre LCS et LEC débute 

MAD Lions 

©MADLions

L’équipe européenne de ces play-in se retrouve dans un groupe à sa portée, excepté Team Liquid, le reste des équipes sont en dessous du niveau du club espagnol. Après un segment d’été de haut niveau, notamment grâce à de belles performances du Mid Laner, Humanoid, et du jungler, ShadOw, le début des play-off fut compliqué. Une défaite assez sèche face aux vétérans de G2 Esports avait mal lancée la campagne. Les partenaires d’Orome se sont rattrapés par la suite en obtenant leur ticket pour le championnat du monde de League Of Legends face aux miraculés de Schalke 04.

Même si sur le papier, les européens semblent au-dessus de leurs adversaires directs, il faudra cependant faire attention à un élément : à l’exception d’Humanoid, aucun autre joueur de la formation n’a à ce jour disputé de compétitions internationales. Splyce, qui est l’ancienne appellation de MAD Lions, étaient cependant dans la même situation l’année passée. Cela ne les avait pas empêché pour autant de faire un surprenant Top 5-8 au championnat du monde. Il faudra donc surveiller ces jeunes talents que nous avons vu évoluer tout au long de l’année en LEC, ils ont les capacités de créer deux trois surprises à l’occasion de l’événement principal s’ils arrivent à jouer de façon complètement libérées. 

S’ils peuvent compter sur le plan de jeu qui fut le leur pendant le segment d’été, à savoir des escarmouches et des rotations bien senties en mid game, avec un ShadOw qui met la pression sur l’ensemble de la carte, nul doute qu’ils pourront susciter quelques sueurs froides chez quelques favoris de la compétition. La particularité de cette équipe étant qu’elle peut remporter des parties sans avoir besoin d’objectifs neutres pour arriver à ses fins. Elle ne s’empare en effet du baron et de l’âme du dragon que 54% du temps. Les parties durent en moyenne 32 min avec Mad Lions ce qui veut dire que les Espagnols ne traînent pas en route et se reposent avant tout sur des affrontements rondement menés pour faire craquer leurs opposants. Nous verrons bien si le boot camp à Shanghai permettra aux partenaires d’Humanoid de proposer de nouveaux styles de jeu. 

Team Liquid 

©TeamLiquid

Autre équipe favorite de ce groupe A, Team Liquid arrive au championnat du monde après une campagne de play-off pendant le segment d’été assez compliquée. Les ambitions des partenaires de Broxah étaient clairement d’obtenir une qualification directe pour l’événement principal. Forcément déçus de ce résultat, cela ne devrait cependant pas les empêcher de se qualifier pour les phases de poule de la compétition. La période de préparation sur le sol chinois leur permettra même de sans doute renouveler un peu leur style de jeu, trop passif dernièrement et ce même pour les LCS. 

Team Liquid n’a encore jamais mieux fait qu’un top 9-12 à ce tournoi international, il serait donc de bon ton de passer un cap cette année même si la concurrence s’annonce assez relevée. La structure américaine pourra cependant compter sur une équipe de vétérans pour résister à la pression du haut niveau. Excepté Tactical, le jeune rookie de cette team, tous les autres joueurs ont participé à d’autres éditions du championnat du monde de League of Legends. CoreJJ a même remporté une fois cette compétition avec SKT T1. Si mauvaise performance il y a, on ne pourra donc pas mettre cela sur le dos de l’inexpérience. 

Du côté du style de jeu de Team Liquid, bien qu’assez conquérant pendant la saison régulière, les Américains ont semblé très passifs pendant les play-off, notamment dans la jungle avec un Broxah méconnaissable et peu tranchant dans son style de jeu. C’est assez dommage quand on sait que le début de partie au plus haut niveau est souvent rythmé par les initiatives des junglers. Reste que cette formation peut se reposer sur un talent brut, Tactical, qui est l’une si ce n’est la révélation de l’année du côté des Etats-Unis, reste à voir ce qu’il donnera face au gratin de la scène internationale. 

INTZ

©INTZ

Équipe brésilienne qui a terminé première des play-off du championnat auriverde, elle peut faire figure de candidat à créer la surprise dans ce groupe. En effet, cette formation est l’une des plus habituée aux joutes internationales au sein des régions Wild Card, elle a notamment déjà participé au championnat du monde de 2016 et au MSI de 2019. Côté joueurs, la botlane affiche une certaine expérience, l’ADC, micaO, a déjà participé aux Worlds de 2016 avec INTZ et le support, RedBert, a joué ceux de 2017. 

Le parcours en play-off du championnat brésilien n’a pas été simple pour autant pour ce club. Il leur aura fallu cinq matchs pour se défaire en demie-finale de Team Kabum avant de remporter un peu plus facilement la grande finale face à Pain Gaming (3-1). Cette victoire leur a permis de décrocher leur ticket pour le championnat du monde de League of Legends. Les brésiliens peuvent en grande partie remercie leur midlaner, Envy, qui aura réalisé des performances de hautes volées. Sa polyvalence et sa capacité à jouer des AD et des AP semblent être les grandes forces de l’équipe, mais ce ne sont pas les seuls éléments qui caractérisent le style de jeu de INTZ. 

Tay, le toplaner de la formation, est un spécialiste du splitpush. Son jungler, Shini n’hésite pas à cet effet à passer du temps sur cette partie de la carte pour conférer à son coéquipier les cartes qui lui permettront de mettre en place son plan via des ganks assez tôt dans la partie. C’est pour cette raison que Shini joue principalement des champions assez agressifs en début de rencontre, notamment Trundle, Graves ou encore Sett. La botlane reste assez polyvalente bien que le support ait une préférence pour les héros en capacité d’initier des escarmouches, tels que Thresh, Nautilus ou encore Leona. Le principal carry de cette équipe reste Envy comme expliqué précédemment. Attention cependant, cette formation possède de grosses lacunes au niveau de la vision de jeu et de la macrogame. Il n’est pas rare de voir les Brésiliens forcer des objectifs neutres ou des combats qu’ils ne peuvent tout simplement pas gagner. L’une des autres faiblesses de cette équipe semble se situer dans la jungle ou Shini peut parfois être complètement transparent tout du long d’une partie. Il faudra voir comment INTZ réagit face à Team Liquid et MAD Lions, ce seront les deux équipes à battre pour le club auriverde. 

Legacy Esports

©LegacyEsports

Formation tout droit venue d’Océanie, il s’agit très probablement de l’équipe la plus faible du groupe A. Malgré une belle performance l’année passée de la team issue de cette région, à savoir Mamoths, qui avait failli se qualifier pour l’événement principal du championnat du monde, réitérer cette performance pour Legacy Esports risque d’être assez compliqué cette année. 

En effet, la formation affiche plusieurs faiblesses que MAD Lions ou encore Team Liquid risquent de mettre à profit. Le pool de champions des midlaner est, en effet, assez limité. Tally ne joue principalement que Karma, Galio et Ziggs, des champions que l’on ne peut pas considérer comme étant très agressifs. Halo, de son côté a une préférence là aussi pour Galio, ainsi qu’Orianna. Malgré des héros très axés sur le farming, ils leur arrivent pourtant parfois d’accuser un retard conséquent de ce côté-là. Topoon, seul joueur coréen de l’équipe, en est certainement l’élément le plus talentueux. Il peut jouer des picks assez agressifs en début de partie tels que Renekton ou encore des champions qui peuvent créer la différence en fin de rencontre comme Gankplank. Babip est le jungler de l’équipe, nous risquons de le retrouver sur des héros tels que Olaf, Trundle ou Volibear. Ce sont des choix assez classiques, mais qui assurent une forte présence en début de partie. Ce joueur a cependant parfois tendance, comme sur la midlane, à être en retard au niveau du farming vis-à-vis de son opposant direct. La botlane est assez solide de son côté et a plutôt tendance à bien mener ses parties. Elle semble cependant avoir un peu de mal à gérer les 2vs2 ou elle part avec un désavantage dès la phase de pick et ban. 

Il y a très peu de chance de voir cette équipe à l’événement principal étant donné la configuration du groupe, mais après la performance de Mamoths l’année dernière, il serait mal venue de sous-estimer cette formation. 

SuperMassive Esports

©SuperMassiveEsports

L’équipe qui a fini première du championnat Turque est peut-être l’une des meilleures de la région Wild Card. La formation est composée de joueurs expérimentés, notamment deux joueurs coréens qui ont déjà évolué en LCK, le jungler KaKAO a joué pour APK Prince et le support SnowFlower pour Kt Rolster. Cette expérience pourra être très utile à SuperMassive Esports à n’en pas douter pour tenter de décrocher un ticket pour l’événement principal du championnat du monde. 

Pour ce faire, la structure pourra se reposer sur ses différentes forces. Tout d’abord sur la capacité de son jungler à être très actif et agressif en début de partie pour créer des différences aux quatre coins de la map mais aussi pour s’emparer des objectifs neutres. On risque donc de retrouver KaKAO sur des champions tels que Graves, Nidalee ou encore Lilia. Sa tâche pour s’emparer des dragons risquent d’être grandement facilitée par l’agressivité de sa botlane qui lui donne la priorité la plupart du temps sur la partie inférieure de la faille de l’invocateur. Zeitnot et SnowFlower aiment faire un mix entre hard-carry et supports très agressifs, il y a de fortes chances que l’on retrouve des duo autour de Caitlyn/Kalista et Nautilus/Pantheon. L’action risque donc de se dérouler pendant les rencontres de SuperMassive Esports dans cette partie de la carte étant donné que Armut, le toplaner de la formation, semble être abonné aux héros résistants et capable d’initier des combats ces derniers temps. Il a joué Ornn huit fois sur les douze dernières parties des play-off de la ligue Turque. 

La dernière voie qu’il nous reste à explorer est celle du milieu, Bolulu est en capacité de jouer une variété de champions assez large, mais il semble affectionner particulièrement des héros tels que Zoe et Vel’Koz, capables d’attraper des cibles isolées et de les tuer assez rapidement. 

Les partenaires de KaKAO on donc un vrai coup à jouer dans ce groupe et semblent avoir moins de faiblesses que les autres équipes Wild Card de la poule A, reste à voir s’ils seront capables de transformer cet avantage. 

Groupe B, les petits poucets de la compétition

RAINBOW7

Si il y a bien une team qu’on ne s’attendait pas à voir débarquer aux Worlds 2020, c’est Rainbow7. Après un summer split en dents de scie, l’équipe s’est vue couronnée championne d’Amérique Latine au terme d’une phase de play-off qui a maintenu le public et les casters en haleine. Classée 4ème au terme de la saison régulière, la structure basée au Mexique doit donc affronter les 3 équipes la devançant. Arrivés en finale, les Rainbow7 sont loin d’être favoris et se retrouvent face aux All Knights. Après 2 manches concédées, l’équipe réalise un des reverse sweep les plus mémorables de la division en remontant 3-2 et s’octroie au passage le droit de narguer Cloud9, la structure Américaine qui avait tweeté la victoire des AK au terme de la deuxième manche. 

Rainbow7 pourra compter sur son jungler JoseDeodo et la pression qu’il a l’habitude de mettre du côté botside de la map, n’hésitant pas au passage à abandonner des camps pour conforter l’avance de ses lanes. Très à l’aise sur des picks pouvant creuser l’écart en early-game, les joueurs ont d’ailleurs l’habitude de mener la partie dès le début, avec un différentiel de gold à 15 minutes de plus de 1100 gold.

LGD Gaming 

©LGD Gaming

Les LGD Gaming partaient avec une belle longueur de retard sur leurs concurrents après un spring split plus que décevant pour l’ancien jungler des T1, Peanut, qui peinait alors à emmener son équipe vers le haut du classement. Après avoir fini le spring split en 15ème position du classement général, la structure chinoise n’avait d’autre choix que d’aller arracher le plus de points possible lors du summer split et de ses play-off.

Pour rappel, la LPL est une des régions qui envoie le plus d’équipes aux Worlds et utilise donc un système de points qui permet de départager les équipes envoyées aux championnats du monde (en plus des seed 1 et 2, finalistes des play off). Il semblerait que Peanut et ses collègues aient trouvé la force de se battre pour gagner leur place. Ils privent ainsi les champions du monde 2018, Invictus Gaming, d’une participation en 2020 et se qualifient sur le fil pour la phase de play-in. Une équipe capable de réaliser de belles surprises mais dont on n’attendait pas l’exploit en saison régulière.

Les laners devront compter sur leur jungler Peanut, assurément le meilleur joueur de la formation pour pouvoir ramasser les kills. Celui-ci affiche d’ailleurs une moyenne de KDA impressionnante de 9,1. On s’attend d’ailleurs à voir une belle complémentarité entre lui et leur midlaner xiye.

PSG Talon 

©PSG Talon

Né du partenariat stratégique entre la structure Talon Esports et le club de foot Paris Saint-Germain, cette équipe qui évolue dans la toute nouvelle ligue PCS signe donc sa première qualification aux Worlds de League of Legends. En alignant le même roster que celui qui a remporté le premier spring split de la ligue du Pacifique, PSG Talon se donnait toutes les chances de réussir l’exploit. Après un départ sur les chapeaux de roue, la formation connaît quelques moments d’égarement et termine en 3ème position du classement général. Un résultat qui force l’équipe à entamer les play-off dès le premier round. Les PSG Talon s’en sortent bien et s’inclinent en finale face à Machi mais obtiennent donc une qualification à la phase de play-in.

Notons que l’aventure démarre mal pour l’équipe. Suite aux restrictions de voyage et à des problèmes de visa, PSG Talon ne pourra aligner que la moitié de son roster pour une partie de la compétition. En effet, Tank (midlane) et River (jungler) ne pourront prendre part à la compétition et seront toujours en quarantaine suite aux conditions sanitaires imposées aux équipes par Riot Games. Pas de soucis à se faire au niveau des remplaçants, Kongyue et Uniboy, envoyés par AHQ Gaming. Le premier est d’ailleurs considéré comme le meilleur jungler de la PCS. Malgré tout, il sera important pour les PSG Talon de créer une unité au sein de ce roster provisoire afin de pouvoir accrocher une place au Main Event.

V3 Esports 

©V3 Esports

Tout droite sortie de la LJL, la ligue japonaise, V3 Esports montre une domination sans faille sur son terrain. On peut le dire, ils ont survolé le summer split, ne s’inclinant que deux fois sur l’entièreté du segment après quelques saisons compliquées. Après un segment rondement mené, ils se qualifient donc pour la première fois au Worlds. Un joueur à suivre dans la formation: Lee “Bugi” Seong-yeop, le jungler. Très à l’aise sur des picks carry comme Nidalee, Graves, Lee Sin ou encore Ekko, le joueur a su montré un niveau de jeu respectable durant la saison, avec des stats plutôt agréables à regarder. Il totalise ainsi un KDA moyen de 9,35 avec une kill participation de 80% sur l’ensemble du split. Un joueur à observer de près, évidemment. Les autres joueurs de la formation semble un cran en dessous du coréen et peuvent faire de grossières erreurs. Ces premiers manques aussi de vision stratégique sur la faille de l’invocateur et font parfois des actions dignes de vos meilleures parties clasées. De plus, ce club est globalement très lent. Durant les parties disputés à l’occasion des playoffs qu’ils ont remporté, ils ont en moyenne terminé leur rencontres en 37 min, soit une eternité. On voit mal cette équipe passer le stade du play-in, le tout sera pour les joueurs de V3 Esports de faire le plein d’expérience en cotoyant les meilleurs joueurs de la scène internationale League of Legends.

Unicorns of Love

©Unicorns Of Love

Après avoir été écarté du système franchisé de la LEC au printemps 2019, la structure s’était lancée dans la LCL (la ligue russe) avec pour espoir de retourner aux Worlds. Et il semble bien que le niveau qu’ils aient affiché cette saison soit largement au dessus de leur concurrent. 14 victoires pour aucune défaite, les UOL signent donc une cleansheet pour ce split. Un exploit réalisé par peu d’équipes dans les autres régions, même si on comprend bien ici que le roster n’évolue clairement pas dans une ligue de son niveau. Depuis 2 ans, l’équipe se classe première ou deuxième de chaque split et phase de play-off. Cela dit, on espère peu voir UOL sortir de cette phase de play-in vu le niveau de jeu annoncé par les autres équipes. Et la formation russe a les atouts pour réaliser des performances à la hauteur de ses ambitions.
Le midlaner, Nomanz, et l’ADC, Gadget, offrent une grande polyvalence à l’équipe au niveau des choix de champions, ces derniers peuvent jouer à peu près n’importe quel héro. On retrouve cette même versatilité au niveux des picks du côté de la botlane avec le support, SaNTas. Ce dernier est en capacité de proposer différents types de style de jeu ce qui renfore encore les différentes options stratégiques que peuvent proposer les Unicorns Of Love. Pour forcer les adversaires à faire des erreurs voire même punir certains comportements chez des adversaires directs, le club russe peut compter sur son jungler qui est très agressif et rythme souvent le début de chaque partie. AHaHaCik risque de nous montrer comment se joue au plus haut niveau Graves, Lee, Nidalee ou encore Kha’Zix. Enfin du côté de la toplane, BOSS apprécie les bruisers et les champions en capacité de splitpush (Aatrox, Camille et Wukong).

La formation russe a cependant des faiblesses, elle se laisse parfois emporter dans le feu de l’action et perd tout discernement dans ses choix stratégiques en cours de partie et surtout elle semble sujette au stress dans les matchs importants, reste à voir comment cela se traduira pendant cette phase de play-in !

© Riot Games



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La Belgian College League va (enfin) connaître ses champions

Retardée suite aux conditions sanitaires, la compétition e-sportive opposant les universités et écoles supérieures belges va connaître son apogée ce week-end.

Précédemment appelé RIV4L College League, c’est sous le nom de Belgian College League (BCL) que le tournoi interuniversitaire et écoles supérieures repointe le bout de son nez ! Il s’agit du championnat le plus suivi par nos étudiants férus d’e-sport. Pourtant, après une longue phase de groupe et de play-offs disputés, les fans et participants ont dû prendre leur mal en patience. En raison de la crise sanitaire, la grande finale qui devait se tenir en événement physique, avait été reportée. Mais fini d’attendre, les grands finalistes des trois disciplines pratiquées (FIFA 20, League of Legends et Rocket League) sont désormais attendus pour s’affronter dans les installations de META à Turnhout, l’organisateur de la BCL.

Quand ?

Cela se passera ce samedi 26 septembre dès 13h30.

Le programme ?

Inauguration : 13h30
Finale FIFA : 13h55
Finale Rocket League : vers 15h
Finale League of Legends : vers 16h15

L’horaire pourrait être sensiblement adapté selon la durée de chaque rencontre.

Qui ?

Évidemment, pour qu’il y ait finale, il nous faut des finalistes ! Sur FIFA, le duel opposera deux joueurs empreints de revanche. Et pour cause, troisième lors du précédent épisode, Bram_VD de l’UGent sera opposé au représentant de VIVES et vice-champion, MrDoorey.

Il n’en sera pas de même pour le jeu Rocket League. Petit nouveau de la compétition en remplacement de Hearthstone, il s’agira d’une finale inédite. L’UHasselt, représentée par TycoDJ, Haum et 2Fast4You1998, affrontera Hogent et ses trois pilotes Brechtvdp, YounDaggerD et Bilbo. Quoi qu’il advienne, les vainqueurs entreront dans l’histoire de la ligue comme les premiers champions universitaires belges sur le jeu à succès de Psyonix.

Pour ponctuer ce beau programme, L’Ephec, champion et favori sur League of Legends (LoL), tentera de protéger sa couronne face aux nouveaux venus de PXL ! Un challenge de taille pour les challengers qui devront se frotter à des joueurs évoluant également en Belgian League, le championnat national de Belgique. Pour les noyaux, l’équipe de l’Ephec est composée de Saitam, Ionï, Belgian Taz, Bench et Shamber alors que PXL est représentée par Asamaru, Cisse, KieDie, Perry HVBD et Pieter05.

Quoi ?

Bien plus que le challenge sportif et le titre de champion de Belgique interuniversitaire, de belles récompenses attendent les vainqueurs. Les champions Rocket League, League of Legends et FIFA obtiendront un ticket pour un événement e-sport international.

Mais l’un des prix que les écoles attendent le plus reste évidemment celui du classement général. En effet, l’école qui aura récolté le plus de points au classement général obtiendra une gaming room flambant neuve dans ses installations, avec des ordinateurs de dernière génération ! Voilà de quoi en faire saliver plus d’un !

Le rendez-vous est donc donné pour ce samedi en live vidéo sur Twitch. La chaîne Gamelux retransmettra les finales en néerlandais alors que Tarmac sera votre hôte pour la version francophone !

Crédits image : Belgian College League